PAS ENVIE D’EN SORTIR…

On pourrait les écouter des heures, mais il faut bien conclure. Alors, «post coitum anima triste»? Pas vraiment, non. C’est plutôt un état de béatitude qu’ils décrivent. Et encore un cliché qui vole en éclats: dans l’ensemble, ils aiment bien rester en nous. Et savourer, dans une semi-conscience, le calme après la tempête.

«Je suis toujours bien là, je n’ai pas envie d’en sortir… Ce qui est jouissif avec celle qu’on aime, c’est jouir en elle, rester et s’endormir. L’un dans l’autre. J’adore particulièrement somnoler en chien de fusil, mon sexe dans le sien.» (Julien)

«Avec ma nouvelle fiancée, j’ai envie d’être en elle tout le temps. De dormir dedans… Malheureusement, en se retournant, on finit toujours par se séparer.» (Emmanuel)

«C’est mon moment préféré. Avec moi, ce sont toujours les femmes qui finalement se séparent… (Rires.) Surtout ne plus bouger, fermer les yeux, ne pas parler. L’animalité est là, dans ce moment de plénitude, de calme, après le jeu, la fièvre, éventuellement le combat. Peu importe où tu te trouves, ce qui se passe autour: tu ne sens plus les limites de ton corps, tu es en suspens. Et en sécurité. Peut-être parce que c’est un retour aux sources… Dans ces moments-là, on pourrait venir me poignarder ou me cambrioler, je ne réagirais pas. Plus rien n’existe autour. Peut-être même plus l’autre, qui devient une part de toi. C’est un moment très égoïste, en fait, où tu profites pleinement de toi. En mode relaxation. Ç’a à voir avec la spiritualité, avec une sensation mystique.» (Paul)