Quelle est la mécanique du fantasme ?
A. H. : C’est une mécanique très complexe qui fait appel à la fois à la dimension consciente d’une personne mais aussi à ses dimensions refoulées et archaïques inconscientes. Il y a deux sortes de fantasmes : le fantasme simple qui est une compensation. Ce que je n’ai pas (ou ce que je ne suis pas) dans la vie de tous les jours, je me donne le droit de le posséder (ou de l’être) dans mes rêveries. Et le fantasme transgressif, qui vient de l’inconscient où les images qui nous arrivent ne sont pas contrôlées et peuvent révéler des aspects de nous-mêmes dérangeants. C’est cette deuxième « fonction » des fantasmes que l’on travaille principalement en sexothérapie car elle révèle des parts d’ombre sur lesquelles il est important de mettre un peu de lumière.
Comment une femme peut-elle deviner les fantasmes de son homme ? Faut-il lui en parler ? Faut-il les assouvir ?
A. H. : L’important est avant toute chose d’en parler. Échanger sur les fantasmes permet de connaître l’autre, de savoir comment s’organisent ses univers intérieurs et sa « mécanique » désirante. Passer à l’acte n’est pas toujours une nécessité. Ce qui compte c’est l’excitation que provoque la narration d’un scénario hypothétique qui n’a pas besoin de se concrétiser à chaque fois !
*Alain Héril est psychanalyste et sexothérapeute. Dernier ouvrage paru : « Femme épanouie », Éditions Payot.