La première fois, une étape déterminante

La perte de la virginité est un épisode fondateur, qui détermine la vie de couple, constate l’enquête de Philippe Brenot. Or, la proportion d’« intranquillité » lors du premier rapport (57 %) est frappante. « Quand on sait combien de bonnes conditions sont essentielles pour gommer les incertitudes de l’initiation – besoin d’un lieu tranquille, de temps, de complicité –, on comprend que 10 % des hommes aient eu une panne sexuelle et que près de 50 % avouent une éjaculation rapide », décrypte le psychiatre, sexologue et anthropologue.

Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute, parle lui de la première fois comme d’une « empreinte indélébile, qui marque les hommes et conditionne en quelque sorte leur parcours amoureux ». Cela devrait éveiller l’intérêt du monde de l’éducation dans la mesure où un trouble aussi fréquent, susceptible de gêner toute la vie sexuelle, celle de la partenaire et du couple, pourrait être évité par un réel enseignement, qui n’existe quasiment pas en France. Alain Héril déplore que la plupart des adolescents fassent cette éducation sur Internet, en ayant accès à des images ou à des films pornographiques très éloignés de la réalité.

Une enquête novatrice

Bien sûr, il y a déjà eu de grandes enquêtes sur la sexualité (« Simon » en 1972, « Spira » en 1992, « Bajos-Bozon » en 2006). Mais, celle-ci, menée par l’Observatoire international du couple via son site (couple.asso.fr) et celui de Psychologies, a ceci de novateur qu’elle ne concerne que des hommes hétérosexuels vivant en couple. 2 153 y ont répondu, leur âge moyen est de 43 ans (de 16 à 80 ans), 70 % ont des enfants et déclarent une moyenne de quatorze partenaires dans leur vie sexuelle. Le psychiatre, sexologue et anthropologue Philippe Brenot, président de l’Observatoire international du couple, a diligenté l’enquête et la commente dans ce livre.