Je t’ai aimé-e jusqu’à ce que mon amour propre dise stop. J’ai ouvert les yeux pour regarder la réalité en face, je me suis libéré-e des chaînes qui maintenaient mon coeur prisonnier, et puis j’ai vu ; j’ai compris que tu n’étais pas l’amour de ma vie, ni l’amour d’un jour, ni même l’amour d’un instant. Tu n’es qu’une personne qui m’a fait croire que je n’étais rien, alors qu’en réalité, je suis tout.

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Se rendre compte que la relation dans laquelle nous nous trouvons est vouée à l’échec, c’est sans aucun doute un acte de révolution personnelle, un acte de bravoure et de réaffirmation de notre estime de nous-même qui nous rend digne. Cependant, nous nous devons d’admettre que tout le monde ne dispose pas de ce tendon psychique et émotionnel capable de poser une limite entre l’amour propre et la dépendance, entre la dignité et le renoncement.


«On peut blesser l’amour propre, mais jamais le tuer.»

– Henry de Montherlant –


Aujourd’hui, l’expression «amour propre» est en essor. Nombreux sont les livres, les manuels ou autres cours qui nous répètent presque comme un mantra que «on ne peut pas établir une relation saine avec une autre personne si on ne s’aime pas d’abord soi-même».

L’amour propre ne se construit pas seulement au moyen d’un livre ou d’une réflexion sur ce sujet. Ce n’est pas une entité passive, bien au contraire ; l’amour propre, c’est un état d’estime absolue pour soi-même qui grandit grâce à des actes qui eux-mêmes, à leur tour, édifient notre santé physique et émotionnelle. C’est une dimension dynamique qui connaît aussi, généralement, des hauts et des bas.

Nous vous proposons de réfléchir à ce sujet.

Tu n’étais pas tout et cependant, je t’ai donné mon univers tout entier

Comme nous l’expliquent les astronomes, les phénomènes que l’on peut observer dans l’univers sont parfois très similaires à nos relations amoureuses. Par exemple, il existe une nébuleuse, appelée Henize 2-458, qui, lorsqu’on l’observe au moyen d’un télescope, est fascinante aussi bien du fait de sa beauté singulière que de son mystère particulier. En réalité, cette nébuleuse n’est autre que l’union de deux étoiles languissantes en fin de vie.

Ce qui est curieux dans ce couple, c’est que les deux étoiles sont mutuellement en orbite toutes les quatre heures. Elles s’adonnent à une danse mortelle mais incroyablement belle, et tôt ou tard, elles finissent par s’éteindre. D’une certaine façon, et même si nous ne sommes pas des corps célestes, nous aussi déployons ce jeu de pouvoir ; nous savons qu’il y a des amours vouées à l’échec et qui ne peuvent espérer représenter plus que la poussière d’un souvenir, et pourtant, nous les alimentons. Nous nous lançons corps et âme dans cet amour malsain, dans ces ondes gravitationnelles, où il est si simple de perdre toute estime de soi…

On pense que cet amour est tout pour nous, jusqu’à ce qu’on finisse par se rendre compte qu’en réalité il n’en est rien, jusqu’à ce que la dignité finisse par prendre le pas sur les larmes et la dépendance, jusqu’à ce qu’enfin on ouvre les yeux et qu’on voit la réalité en face. Cependant, n’oubliez pas : rien ne sert d’alimenter le culte du sacrifice. Car aucun univers quel qu’il soit ne peut écraser notre individualité, notre amour propre, ni notre lumière unique et exceptionnelle.