« MAINTENANT, NOTRE LIEN EST PLUS FORT QUE TOUT. »

Claire, 42 ans

« On s’était dit qu’on s’aimait, qu’on était faits l’un pour l’autre, qu’on allait vivre ensemble, faire un bébé très vite. En trois mois, on avait trouvé un appartement, et il s’est passé un événement magique : je suis devenue invisible. On dînait l’un en face de l’autre, mais il ne me voyait pas. Je rentrais le soir : j’étais transparente. Il n’essayait même plus de faire l’amour avec moi, son corps me refusait. Je suis partie, c’était notre première crise. Un mois a passé, j’ai pris un amant-pansement, très efficace.

L’a-t-il su ou senti ? Il a de nouveau tenté de me joindre. Je soupirais : encore lui ! Comme dans la chanson “Le Tourbillon de la vie”, on s’est re-séduit, on s’est remis ensemble, prudemment. Le désir est revenu. Je suis tombée enceinte. Toute la durée de ma grossesse a pris la forme d’un évitement de sa part et d’un fantasme d’exclusion de l’homme de la mienne : je serais mère célibataire, il ne serait pas présent lors de l’accouchement… Evidemment, ça a été l’inverse.

Non seulement il état là mais il était fou de joie. L’euphorie est retombée quand j’ai allaité. Un schéma se répétait : si j’étais défaillante, il était charmant et s’occupait du bébé avec tout l’amour d’un père et peut-être d’une mère, mais, dès que j’étais forte, il s’annihilait, à moins que ce ne soit moi qui l’éteigne. On n’arrivait pas à être trois, c’était soit l’un, soit l’autre, mais, finalement, jamais le couple et l’enfant. Il a fallu du temps pour qu’on accepte simplement de s’aimer. Pour lui, ne plus penser qu’il aurait pu tomber sur quelqu’un de mieux.

Pour moi, ne plus songer à le quitter à la moindre anicroche. Des crises, il y en a eu d’autres et il y en aura encore peut-être. Mais ce qu’on a compris, c’est que notre lien est plus fort que tout. Puisqu’on peut traverser le pire sans rompre. »