« J’AI PEUR QUE MON CORPS CHANGE »

« Je me suis toujours dit que j’aurais des enfants, mais je dois avouer qu’avec les années je m’interroge : ai-je vraiment envie d’être mère ? J’ai 28 ans, je vois mes amies avoir des enfants, leur mode de vie changer complètement et surtout je les vois ne plus s’appartenir, mais être dans cette espèce de mutation où leur corps, leur esprit, leurs peurs, leurs joies, leur passé, leur avenir ne sont plus projetés que sur leur enfant.

Je suis célibataire et je m’apprête à faire un tour du monde. Elles me regardent et m’écoutent en parler avec envie et regret mais aussi avec culpabilité. La culpabilité de ressentir cette envie car après tout, être mère dans notre société, semble encore être LA réussite de chaque femme, le but à atteindre… Je trouve ça tellement frustrant ! Je n’ai jamais vu mes parents amoureux et pourtant ils ne se sont séparés que lorsque j’avais 25 ans.

Ils ont sacrifié leur vie de femme et d’homme pour leurs enfants, pour la famille, au détriment de l’amour, de la sensualité, de la sexualité, du couple. J’ai aussi cette peur terrible que mon couple pâtisse de cela, j’ai peur que la maternité m’éloigne du duo que je formerai avec mon partenaire.

Il y a aussi autre chose, qui est encore incroyablement difficile à exprimer en public tant on culpabilise les femmes qui ne veulent pas d’enfants, c’est cette peur que mon corps change. J’aime mon corps, j’aime me sentir belle, je veux être encore désirée longtemps. Avec la maternité, j’ai peur de partager ce corps, peur de souffrir aussi et que ce corps se transforme et que ma sensualité disparaisse. Parler de cela revient à passer pour une femme superficielle, je trouve ça énervant ! J’ai envie d’être libre et amoureuse, j’ai envie d’être libre d’être amoureuse ou non, sans que dépende de ce choix une vie. »
Julie

« DES FEMMES AUSSI ÉPANOUIES QUE CELLES QUI ONT CHOISI D’ÊTRE MÈRES »

« Je suis célibataire, j’ai 38 ans et je suis sans enfant… Je pense qu’il faut réfléchir à deux fois avant de faire un enfant dans la société dans laquelle nous vivons. Si je ne deviens pas maman, je ne vais pas en faire un plat, bien au contraire ! Je trouve aujourd’hui que certaines font parfois un enfant pour faire un enfant, que c’est parfois limite un accessoire : « regardez-moi, j’appartiens à la norme ». Dans cette société, faire des enfants est gage d’épanouissement  et est censé nous rendre » normale » aux yeux des autres.

Normalité, obligation, et j’en passe : je trouve que l’on demande beaucoup de choses à la femme ! Je trouve un peu dommage que dans notre société, la femme qui choisit de ne pas avoir d’enfant soit obligée de se justifier. Ces femmes « qui ne sont pas dans la norme » sont à mon avis autant épanouies que celles qui ont choisi d’être mères. »