On vient tout juste de rencontrer Jean. On en est encore au stade du pipi sous contrôle pour ne pas faire de bruit chez lui et de la pizza quatre fromages qu’on ne commandera pas de peur de passer pour une goinfre. C’est normal : le temps d’apprivoiser l’autre et de se sentir à son aise, il y a un tas de petites gênes inévitables. Listing.

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La recherche d’une terrasse

Premier rendez-vous. Il lance le célèbre « On va où ? ». Je mens que « je ne connais pas bien le quartier » pour me déresponsabiliser, il répond un malhonnête « moi non plus » pour se donner le droit à l’erreur.

Du coup : on marche trente minutes à la recherche d’un bar pour finir dans le plus miteux.

Le truc entre les dents

C’est l’instant où j’aperçois un fil blanc bien logé entre ses dents qui n’est autre qu’un bout de saucisson. Je n’ose pas lui faire la remarque et me sens aussi gênée qu’il le sera dans quelques heures, quand il découvrira en rentrant chez lui ce gros bout de cochon planté entre ses incisives.

Du coup : une fois chez moi, je me souris dans la glace histoire de me checker à mon tour en pensant au jour où, à l’aise, on se dira « Tu as une crotte de nez là ».

Le bisou du premier bonjour

Deuxième rendez-vous. M’embrassera, m’embrassera pas. Deux jours que je me pose cette question et plantée comme un cornichon devant le cinéma, je me félicite d’être arrivée en avance pour qu’il ait tout à faire.

Du coup : il me reste juste une heure à attendre, bouche en coeur, coeur en stress.

Le sexe au cinéma

Alors qu’il me prend la main et que c’est notre premier vrai contact « durable », s’invite à l’écran une grosse scène de sexe. Nous n’avons pas encore couché ensemble et la paire de nénés qui s’affiche me fait trembler : j’imagine qu’il m’imagine au lit en même temps que je l’imagine au lit.

Du coup : j’arrête de respirer car il est hors de question que je bouge d’un poil et donne l’impression d’envoyer un signal, quel qu’il soit.

La première fois qu’on rentre ensemble

Nous sortons du cinéma. Nous nous demandons quelle ligne de métro nous prenons en sachant pertinemment que nous allons prendre la même.

Du coup : nous passons quinze minutes à nous dire au revoir comme des crétins parce qu’aucun de nous deux n’ose prendre l’initiative tant attendue.

La capote à dégoter

Qu’il est beau ce moment presque briseur d’ambiance et pourtant indispensable, où il me demande si j’ai des préservatifs. Soudainement, il s’entend parler, je m’entends répondre que « oui sûrement là-bas » afin de ne pas faire la fille qui a l’habitude de les attraper dans le noir, sans les mains et sans les pieds, dans le tiroir de table de nuit.

Du coup : je pense au cinéma de tout à l’heure et je pourrais me noyer dans ma gêne, à poil et dans mon lit.