Le régime « ver solitaire »

Rien que le nom du régime devrait nous faire fuir en courant. Comme son nom l’indique, cette diète un peu particulière consiste se faire implanter dans l’estomac un ver solitaire, ou ténia, qui va manger à notre place une partie des aliments ingurgités. Plébiscité autrefois par la diva Maria Callas et très prisé aujourd’hui par les Américaines, qui n’hésitent pas à commander illégalement sur Internet des œufs de ver solitaire, ce régime est pourtant particulièrement dangereux. Car, à mesure que le ténia s’alimente dans notre estomac, celui-ci grandit et occasionne différents troubles : fatigue, douleurs abdominales, maux de tête, insomnie… D’ailleurs, pour perdre du poids, seriez-vous prête à abriter dans votre estomac un parasite intestinal qui peut atteindre 10 mètres de long ?

L’instinctothérapie

Derrière ce nom scientifique un peu barbare se cache une théorie nutritionnelle plus que douteuse. Fondée en 1964 par un physicien suisse, Guy-Claude Burger (quelle ironie !), l’instinctothérapie a été, depuis son introduction en France en 1983, qualifiée de mouvement sectaire et son instigateur condamné en 1997 à trois mois de prison avec sursis pour pratique illégale de la médecine. La méthode d’alimentation prônée par Guy-Claude Burger a en effet de quoi inquiéter les autorités sanitaires. Fondée sur les lois de l’évolution, l’instinctothérapie préconise de ne manger que des aliments « originels », c’est-à-dire crus, « de manière à laisser l’instinct alimentaire réguler spontanément l’équilibre nutritionnel et à garantir le fonctionnement correct du métabolisme. » Les mélanges et les assaisonnements, considérés comme des artifices susceptibles d’altérer l’odeur, le goût ou la consistance des aliments naturels, sont proscrits, tout comme le lait et les céréales, « considérés comme trop récents dans l’histoire de l’alimentation pour avoir donné lieu à une adaptation génétique suffisante. »

Le régime monomaniaque

Spécialités des stars d’Hollywood, qui prônent à longueur de magazines féminins les bienfaits sur leur ligne du régime « tout ananas » ou, beaucoup moins glamour, du régime « soupe aux choux », ces diètes extrêmes sont à proscrire définitivement. Car, si effectivement l’enzyme contenu dans l’ananas ou l’acidité du pamplemousse ont des vertus brûle-graisse, se nourrir exclusivement avec un aliment durant plusieurs jours engendre de graves carences et tous les troubles associés : fatigue, déprime, voire, dans les cas les plus sérieux, problèmes cardiaques. Faussement efficace à court terme, le régime monomaniaque nous fait certes perdre de la graisse, mais aussi notre masse musculaire. Quant à ses effets sur le long terme, ils sont sérieusement mis en doute car tous les kilos perdus réapparaissent dès que l’on recommence à s’alimenter normalement.

Aussi, plutôt que de tester des régimes amaigrissants stricts, mieux vaut apprendre à écouter ses sensations alimentaires (faim, satiété). Et plutôt que de compter chaque calorie, il est préférable de s’alimenter sainement sans oublier de se faire plaisir de temps en temps. Car aucun régime spécial bikini au monde ne vaut que l’on y laisse sa santé.