« C’est mon mode de communication, j’ai envie de plaire et d’être aimée »

Myriam, 40 ans, en couple avec Antoine depuis vingt ans

« À 20 ans, je n’étais pas du tout dans la séduction. Dans ma famille, j’avais le sentiment d’être moins aimée que mes soeurs. Mal dans ma peau, complexée, je me trouvais laide, grosse, et je compensais par un appétit de culture, la lecture, la musique et les films. J’étais totalement inhibée et je passais mes soirées enfermée dans ma chambre. Et puis, j’ai rencontré Antoine. Au début, je n’avais même pas vu qu’il s’intéressait à moi. Il a fallu qu’il soit très clair et insistant pour que je comprenne ! Ensuite, il m’a donné confiance en moi. Même s’il est avare de compliments, je me suis sentie valorisée dans son regard : “Si cet homme m’aime, je suis donc désirable”, me suis-je dit. J’ai commencé imperceptiblement à me transformer physiquement, à m’apercevoir que, parfois, des hommes me regardaient. J’en étais la première surprise.

Aujourd’hui, j’ai une attitude séductrice envers les hommes comme envers les femmes : c’est comme s’il fallait que je rattrape le temps perdu. J’ai développé une séduction par la parole, la gaieté, l’enjouement : j’aime les rencontres, nouer des relations avec les gens, j’organise des dîners, des vacances. C’est mon mode de communication : j’ai envie de plaire et d’être aimée. Mais dès qu’un événement difficile, un souvenir douloureux, me renvoie une image de moi-même dégradée, je me replie. Antoine, c’est un séducteur, mais uniquement au boulot. Et ça me plaît qu’il soit valorisé socialement. Mais lui, de son côté, peut être énervé quand il me voit draguer des lampadaires. Il sait que mon attitude peut avoir davantage de retentissements sur notre vie affective, qu’elle est plus risquée que la sienne. Nous formons au fond un couple plutôt traditionnel : il a besoin de reconnaissance professionnelle et moi de reconnaissance affective. Nous avons trouvé notre équilibre comme ça. »