Comment le faire tomber amoureux ?

Sur le magnétisme, je ne suis pas sûre que l’on puisse agir. À moins de mettre du GHB dans le verre de Jules, mais ce n’est pas très poli (et c’est très éphémère).

Sur la croyance générale de l’Amour, nous ne pouvons rien faire. Tout est joué, c’est la faute à Maman (comme dirait Freud).

C’est donc sur la redéfinition de l’Amour que nous pouvons agir.

Une fois le déferlement biologique en place, il s’agit que Jules soit persuadé que c’est de l’Amour pour qu’il tombe amoureux. Même si cela représente pour lui une « surprise amoureuse. »

Simple dans l’idée. Dans l’idée.

Pourtant, nous ne pouvons pas imposer une définition de l’Amour de but en blanc. Pour que Jules soit convaincu, il doit penser que cette redéfinition vient de lui et de lui seul. Nous sommes, effectivement la muse de ses sentiments (de sa décision sentimentale), mais cette décision vient de lui.

 

L’erreur de la demande de preuve

Nous ne pouvons pas « convaincre » Jules qu’il nous aime.

Lui demander (trop tôt) des preuves d’Amour (réponses à nos textos, mots doux, engagements), c’est faire du forcing sentimental. C’est le pousser à s’admettre amoureux et engagé avant que la décision profonde vienne de lui. Avant qu’il ne s’engage spirituellement .

En gros, nous l’invitons trop tôt à se positionner sur ces sentiments. Il doit, rapidement, décider s’il nous aime ou non, pour nous offrir (ou non) les preuves de cet Amour. Choisir d’aimer quelqu’un, c’est accepter d’être pris dans un minimum de dépendance à l’Autre.

(Autre débat, l’Amour peut-il être vécu dans une indépendance totale ? Nous y reviendrons.)

Alors, Jules ne s’était pas admis être amoureux en amont, qu’il était encore dans un flou sentimental. Comme toute personne raisonnée, il prendra la fuite. Normal, il ne se sent pas à la hauteur des attentes sentimentales posées sur lui.

L’excuse sera banale, mais sincère : « J’ai peur de te faire du mal ».

Ce qui signifie généralement :
« Tu me demandes de prendre une décision sur mes sentiments que je n’étais pas prêt à prendre. Mais, puisqu’il faut te donner une réponse maintenant ce que je dois t’offrir, je préfère dire : “rien”, car je ne suis pas persuadé de pouvoir le faire demain. Et, si je ne t’aime pas, en fin de compte ? Tu seras malheureuse par ma faute et je ne veux pas prendre cette responsabilité. »

Si vous voulez qu’un homme vous aime, ne lui forcez pas la main. Il y a un gros conditionnement qui pèse sur eux : ne pas faire de mal aux filles, être responsable de leurs bonheurs quand on en est amoureux. Donc, maladroitement, dans ces moments-là, il tente de vous protéger.

La décision que vous lui demandez vient trop tôt, au milieu de trop de doutes.