La peur de la rencontre

Absence de désir ne signifie pas toujours absence de relation sexuelle, comme le rappelle le psychanalyste Jacques Arènes : « C’est surtout vrai chez une partie des hommes jeunes, pratiquant le sexe de façon mécanique, la tête et le coeur ailleurs. Ils font partie de la génération élevée avec les films porno diffusés sur Canal + : ils ont une sexualité cadrée, des attentes précises, mais sont absents de la relation.

Il est étonnant de constater que de plus en plus de jeunes côtoient les clubs échangistes, fréquentés jusque-là par des couples installés voulant redynamiser leur sexualité. Cette pratique traduit une perte de désir qu’il faut vaincre à tout prix, à coups de stimuli de plus en plus forts. Existe ensuite une certaine saturation autour d’une sexualité envahissante. Or, le désir se nourrit toujours d’un peu de manque. »

Pour le psychanalyste, ces relations non habitées par le désir sont surtout une façon de se protéger : « Avoir du désir pour une femme, supporter la vraie rencontre affective et sexuelle est excitant, mais aussi inquiétant, l’homme sait qu’il prend le risque de souffrir. » Une posture longtemps réservée aux femmes, un danger qu’il ne veut pas courir.