Une inversion des rôles

Certaines femmes se conduisent avec les hommes comme ces derniers se conduisent parfois avec elles. Gabriel, 22 ans, moniteur de natation dans un hôtel de luxe, se souvient encore d’une expérience cuisante : « Une femme m’avait dragué à la piscine et proposé de la rejoindre le soir dans sa chambre.

Après l’amour, elle m’a lancé : “Rhabille-toi !” J’ai mis un an à m’en remettre. » Toutes les femmes n’ont bien sûr pas un comportement aussi excessif, mais elles sont de plus en plus nombreuses à faire le premier pas, d’une manière qui prive l’homme de toute initiative. Les conséquences sur leur désir sont immédiates : « Depuis la nuit des temps, l’homme est un chasseur.

C’est une posture qui lui évite de tomber dans le piège du désir maternel, analyse Hélène Vecchiali. En effet, tout petit, sa mère lui a donné le sentiment d’être un homme parfait qui la comble, mais il sent bien que c’est une imposture. Aller vers les femmes est une façon de lutter contre ce mensonge et de se prouver qu’il est capable de désirer, de séduire une autre femme qu’elle. Face à une partenaire trop entreprenante, il est privé d’une occasion de tester son courage. »

Un pas l’un vers l’autre ?

Comment accorder à nouveau désirs féminins et masculins ? En « bougeant », répond Hélène Vecchiali, en acceptant que les choses aient changé : « Nous sommes en période de mutation des rôles et il faut cesser de se lamenter sur l’air de “c’était mieux avant”. Les femmes doivent renoncer à demander aux hommes tout et son contraire.

Eux doivent se mobiliser : les femmes ont changé et savent aujourd’hui ce qu’elles veulent. À eux d’en faire autant et d’affirmer leur propre désir. » Faire un pas l’un vers l’autre, d’accord. Et pourquoi pas faire de cette inversion des rôles un nouveau jeu amoureux ?