• La disparition

Depuis plusieurs mois, Blandine me fait remarquer que je ne suis jamais dispo pour elle. C’est vrai, j’ai beaucoup de boulot, mais ses remarques me stressent encore plus. Un jour, le ton monte plus que d’habitude, et je lâche : « Casse-toi si t’es pas contente. » Le visage de Blandine se fige… Je regrette aussitôt. « On en parle ce soir ? » je dis d’une voix blanche. Pas un mot.

Sitôt arrivé au boulot, j’essaie de la joindre, mais je n’y arrive pas de toute la journée. Le soir quand je rentre, il manque sa brosse à dents, ses produits de beauté, plein de vêtements, une valise… et elle. J’essaie de l’avoir au téléphone, mais elle ne répond pas.
Ses copines, quand je les croise, refusent de me dire quoi que ce soit. Je l’appelle chaque jour, je lui laisse des messages où je la supplie de me rappeler. Je suis tellement angoissé à l’idée de la perdre que j’ai du mal à aller bosser. Je ne quitte pas mon portable des yeux et ne sors quasiment pas de chez nous, au cas où elle passerait. Au bout de quinze jours elle finit par revenir. On parle, longuement, vraiment.

Elle est d’accord pour me laisser une chance. Je ne vais pas la laisser passer.

Luc, 32 ans