Notre météo du cœur : un héritage parental ?

« Notre vie affective se construit à partir du modèle (ou contre-modèle) de nos parents, explique Alain Faucher. Ce n’est pas la même chose de grandir aux côtés d’une équipe soudée, toujours de bonne humeur, qui donne une image très lisse d’elle-même, et de parents qui passent leur temps à de disputer puis à se retrouver ! Notre place dans la fratrie va aussi déterminer notre façon d’aimer. Lorsque deux aînés s’unissent, les tensions ne sont pas rares, chacun essayant d’imposer à l’autre son leadership. Mais s’il s’agit d’un aîné, très protecteur, et d’une petite dernière, qui aime être traitée comme une princesse, chacun peut y trouver son compte et le couple a plus de chance d’être stable. »

Comment s’ajuster ? « Si l’on souffre ou que l’on s’ennuie dans sa vie de couple et que, malgré tout, l’on reste, il est utile d’entamer un travail qui va nous aider à dépasser ce schéma familial auquel on peut rester loyal(e) inconsciemment toute sa vie, souligne le psychanalyste. Tout l’enjeu étant de ne pas confondre son conjoint avec un parent, un frère ou une sœur, pour ne pas rejouer indéfiniment le même rôle dans la même pièce. »

Et lui, pourquoi reste-t-il ?

« La qualité de la sexualité – qui peut demeurer intense chez les couples conflictuels – est sans doute le facteur le plus important pour l’homme, observe le psychosexologue Alain Faucher. Plus il est satisfait sur ce plan, moins l’humeur « capricieuse » de sa partenaire l’impactera. Ce qui peut le conduire à se mettre à distance dans la relation et à faire peu cas de l’insatisfaction de celle-ci. Sans compter qu’avoir à protéger une femme versatile, un peu infantile, est très valorisant pour lui. » Un point de vue complété par la psychanalyste Sophie Cadalen : «  Il y a des hommes qui considèrent que « toutes les femmes sont  des emmerdeuses » : si leur conjointe se comportait différemment, ils en seraient tout déstabilisés ! Qu’elle valide leur croyance les rassure aussi : « Ce n’est pas moi qui débloque, c’est elle ! ». Il y en a d’autres, enfin, que l’insécurité, le challenge excite ou fait tenir. En tout cas une chose est sûre, conclut la psy : c’est toujours une partie qui se joue à deux ! »