Et après le choc amoureux ?
Etre raide dingue amoureux ne dure qu’un temps. Heureusement, car c’est épuisant psychiquement. Le quotidien reprend donc ses droits. Certains systèmes cérébraux nous invitent à plus de réalisme, quelques semaines plus tard. Comme l’explique Jean-Pol Tassin, « le traitement cognitif, lent, s’oppose au traitement analogique du choc amoureux qui, lui, est très rapide et nous a apporté du plaisir.
Ce traitement cognitif nous permet de constater que la prise d’informations faite pendant la période du coup de foudre, comme le timbre de la voix ou la façon de marcher, ne représentait qu’une partie des caractéristiques de l’autre. Il nous oblige à nous confronter à la réalité ». Les neurotransmetteurs, eux, nous font redescendre sur terre. Au fil des rencontres, notre cerveau sécrète de moins en moins de dopamine et de sérotonine. La divine euphorie s’estompe. Une autre molécule entre en scène : l’ocytocine. Cette hormone est notamment impliquée dans toutes les formes d’attachement : amour parental, filial et relations amicales. Grâce à elle, nous pourrons ancrer notre relation amoureuse dans la durée. Mais l’amour durable, ça se travaille. Et pour faire grimper le niveau d’ocytocine, rien de tel que caresses et baisers.
Les abonnés au coup de foudre
Les rencontres fulgurantes ne sont pas si fréquentes. Les femmes y semblent plus réceptives : « Ce sont des amoureuses plus ferventes, précise le Dr David. Leur affectivité est plus riche et plus primitive. » Les amours immédiates sont-elles l’apanage de la jeunesse ? Non, elles peuvent éclore à n’importe quel âge. Par ailleurs, le coup de foudre nous tombe volontiers dessus lorsque nous sommes plus fragiles.
« J’ai vécu deux coups de foudre à dix ans d’intervalle, raconte Léa. Le premier, peu de temps après la sé
Quand ça se termine mal…
Un coup de foudre, ce n’est pas une rencontre amoureuse comme les autres : on a tout vécu en accéléré. Lorsqu’on croise une personne qui nous attire, on prend généralement le temps de la connaître. Rien de tel dans l’amour immédiat puisque les amants se suffisent à eux-mêmes et vivent en retrait.
Selon Marie-Noëlle Schurmans, 8 personnes sur 10 sujettes à un coup de foudre se sont coupées de leur environnement habituel (famille, amis…). Cela peut donc être dangereux. Sous l’emprise de la folie amoureuse, on est prêt à tout. Y compris à quitter mari et enfants du jour au lendemain.Sûr qu’on s’en mordra les doigts si cet amour n’était qu’un feu de paille. « D’autant que, lorsqu’une relation passionnelle se détériore, il y a souvent une transformation de l’amour en haine », ajoute le Dr David. De fait, cet homme ou cette femme dont on se sentait si proche au point de pouvoir deviner ses pensées pourrait bien devenir quelques mois plus tard un parfait… étranger. La parade : prendre le temps de connaître l’autre avant de prendre des décisions qui engagent l’avenir.