IL VOIT EN PANORAMIQUE, JE ZOOME À 200 %.

« Un homme est incapable de trouver le sucre s’il n’est pas seul au centre de la table, s’amuse le docteur Patrick Lemoine. C’est caricatural, mais loin d’être faux… Selon les théoriciens de l’évolution de l’espèce, ce serait l’héritage archaïque de l’ex-guerrier chasseur qui permettait jadis à l’homme de scruter la prairie pour repérer de loin l’ennemi. La vision globale en serait l’une des résurgences à l’époque actuelle. » Reste que si la neurologie n’explique pas tout, les études constatent : « Les hommes se pâment devant l’allure séduisante d’une femme, sans voir les détails (maquillage, accessoires…), alors que les femmes détectent immédiatement le détail qui tue ou, au contraire, celui qui les fait chavirer « , confirme le psychiatre. Inutile donc de se torturer pour un bouton mal placé : notre silhouette fait office de trompe-l’œil.

IL EST ÉQUIPÉ D’UN GPS, J’AI BESOIN D’UNE BOUSSOLE.

Longtemps, l’explication a reposé sur nos deux hémisphères. Le droit, virtuose en représentation spatiale et en raisonnement global, est beaucoup plus utilisé par les hommes. Les femmes font davantage appel à leur hémisphère gauche, spécialisé dans le langage et le raisonnement analytique. Le sens masculin de l’orientation viendrait « de la concentration spécifique en matière blanche dont ils bénéficient » avancent les neuropsychologues Raquel et Ruben Gur, du Pennsylvania Medical Center (Etats-Unis). La faible performance de notre propre boussole interne serait, paradoxalement, la conséquence de l’un de nos superatouts : nous jouissons d’un bonus de 15 % de matière grise par rapport à nos compagnons. Or celle-ci renferme le corps cellulaire des neurones, ce qui nous avantage pour mémoriser, analyser et décomposer vitesse grand V tout ce qui se présente à nos yeux. De là une certaine facilité à se rappeler où se trouve un objet, contrairement au dur labeur masculin pour cette même tâche. Cependant, notre atout n’intègre pas la notion de représentation spatiale. Résultat : nous péchons lamentablement sur quelques points.

IL EST MONOMANIAQUE, JE SUIS MULTIFONCTION.

S’il trie ses vieilles BD, inutile de lui suggérer plusieurs destinations de week-end. La faute à sa supposée « configuration » pour une concentration monotâche. Pour certains scientifiques, cela viendrait d’une différence d’épaisseur dans le faisceau de fibres qui relie les deux hémisphères.Plus dense dans le cerveau féminin, celui-ci serait favorisé pour activer simultanément moult zones cérébrales, permettant ainsi de réaliser de concert un cortège d’activités. Mais d’autres études valident une autre explication : un homme      » en état d’écoute » mobilise un seul hémisphère, contre deux au féminin.

IL RÉSOUT LES ÉQUATIONS, J’AI UNE CALCULETTE DANS LA TÊTE

En résumé, notre cerveau aurait un équipement de calculette pour… compter les calories ou déduire le rabais des soldes, mais pas pour triompher en physique quantique ! A l’origine de ce constat, un examen de maths d’envergure nationale, incontournable pour tout étudiant américain désirant entrer à l’université. Pendant vingt ans, le résultat a été immuable : les garçons ont solutionné des équations redoutables de complexité et obtenu les notes les plus brillantes ; les étudiantes montraient quant à elles leur suprématie en calcul mental. Reste que la roue semble tourner : les filles font une percée remarquée en physique et en maths, notamment au bac, où les Françaises, les Japonaises et les Finlandaises décrochent des notes supérieures à celles des garçons.