Depuis la naissance de notre fille, ses grands frères sont les premiers à m’avertir quand quelque chose ne va pas. Quand elle a rempli sa couche, qu’elle pleure, qu’elle hurle, ils viennent instantanément me voir.« Quelqu’un a besoin de toi », me disent-ils à chaque fois. Je ne sais pas comment cette petite phrase s’est retrouvée dans leur bouche, mais c’est en ces termes qu’ils ont pris l’habitude de me dire de venir m’occuper de ma petite fille.

Au début, cette phrase m’énervait au plus haut point. Je pourrais prendre une bonne douche bien relaxante, mais… « Maman, quelqu’un a besoin de toi. Le bébé est en train de pleurer. » Je pourrais m’assoir sur le canapé pour souffler juste une minute, bien consciente que le bébé est en train de se réveiller de sa sieste… « Maman, quelqu’un a besoin de toi ! » D’accord ! C’est bon, j’arrive, donnez-moi juste une minute…

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Le pire, c’est que les besoins de mon bébé ne sont rien en comparaison des besoins de deux petits garçons. Quelqu’un a toujours besoin d’une barre de céréales, d’un pansement, de chaussettes, de glaçons dans son verre, d’un nouveau jouet, d’un câlin, d’une histoire, d’un bisou. Cela n’en finit jamais, et cette routine, le fait que l’on ait en permanence « besoin de moi » est réellement épuisant à la longue. Et puis un jour, d’un coup cela m’a frappé : ils ont besoin de MOI.  Personne d’autre que moi. Personne d’autre, dans le monde entier. Ils ont besoin de leur Maman.

 

Quand j’ai commencé à accepter le fait qu’être une Maman signifie que je dois être disponible à tout moment, j’ai commencé à retrouver une certaine paix intérieure, même dans cette période extrêmement mouvementée (et un peu folle, aussi) de ma vie. Maman est mon devoir, mon privilège et mon honneur. J’ai signé un contrat sans le savoir, celui d’être là à chaque fois que quelqu’un a besoin de moi, à toute heure du jour ou de la nuit. Maman, ça veut dire que je dois poser le bébé après l’avoir nourrie, au milieu de la nuit, parce qu’un petit garçon de 3 ans vient de faire un cauchemar. Maman, ça veut dire que je survis en me nourrissant de café et de restes de nourriture pour bébé. Maman, ça veut dire que je fais passer les besoins de mes enfants bien avant les miens, sans me poser de questions. Maman, ça veut dire que j’ai le corps plein de courbatures et le cœur plein d’amour.