Le cap des 7 ans
Ce qui se joue
Ce cap peut être difficile si le cap des 3 ans (passage de la fusion à la différenciation) ne s’est pas fait correctement. Si on a fait l’autruche pendant des années, arrive un moment où on ne peut plus faire semblant, et où on est bien obligés d’admettre que ce n’est pas tout à fait comme avant… En même temps, on s’aperçoit que la passion a laissé place à autre chose, qui fait moins de papillons dans le ventre et les mains moins moites quand on entend les clés dans la serrure… Et si l’amour avait laissé place à un simple attachement ? Panique à bord, on s’était pourtant promis d’être amoureux comme à nos débuts…
Les conseils du psy
– On fait attention à ne pas commettre d’erreur de diagnostic : ce n’est pas toujours la fin de l’amour, mais souvent seulement la fin de la passion. Et c’est tant mieux, car les papillons dans le ventre sont douloureux sur le long terme. Il faut comprendre que l’amour se transforme avec les années, qu’il prend une forme différente, car confronté à la réalité il devient… Réel.
– On sort du clivage qui oppose d’un côté la passion et de l’autre l’ennui. La routine, c’est un vilain mot pour quelque chose qui peut être joli, et qu’on appelle les habitudes en couple. Ce qui compte, c’est de savoir en sortir de temps en temps pour réactiver le plaisir de les retrouver et ne pas les vivre en mode « pilotage automatique ».
– On s’aménage en couple des moments de « fusion » : cette proximité passe par la sexualité, mais pas seulement. On peut retrouver et renforcer l’intimité en réapprenant à se toucher, en parlant des bons moments, en évoquant le « mythe fondateur » (les conditions de la rencontre amoureuse).
La naissance d’un enfant
Ce qui se joue
On l’a espéré, rêvé, attendu, et voilà qu’il est là. Du haut de ses 50 petits centimètres, il chamboule la structure du couple, à qui il apporte un bonheur incomparable. Pourtant, tout n’est pas toujours robe bonbon quand on se retrouve trois à la maison. Le bébé représente un tiers dans le couple, qui va accaparer l’énergie physique et psychique de ses parents.De couple, on passe à famille, d’homme et femme, on passe à père et mère.Cette dernière va d’ailleurs souvent au moment de la naissance vivre des sensations très proches du coup de foudre amoureux, la faute entre autre à l’ocytocine, des « hormones de l’amour » sécrétées pendant l’accouchement. Même si les frontières entre les rôles paternels et maternels s’estompent, il n’est pas toujours facile pour les papas de trouver leur place dans cette nouvelle histoire d’amour et de fusion.
Les conseils du psy
– Attention aux projections que l’on fait de manière plus ou moins inconsciente sur l’enfant à venir : les « bébés de la dernière chance » et autres « bébé pansement » destinés à panser les blessures d’un couple remportent rarement leur mission.
– On s’autorise les émotions négatives : oui se lever la nuit c’est fatiguant, oui on a peur de ne pas y arriver, et oui on n’imaginait pas que ce serait « comme ça ». Faites le deuil de la maternité et de la parentalité parfaites et béates, et ne culpabilisez pas à ressentir des frustrations, des déceptions et des angoisses.
– Croyant qu’il n’est pas de bon ton de noircir le tableau, les parents ont chacun tendance à taire leurs angoisses, qui s’amplifient avec l’impression d’être seuls à les vivre. Faire l’aveu de ses failles et de ses craintes permet de se rassurer mutuellement.
– Il est important d’être attentif aux petits signaux d’alerte, qui indiquent que vous êtes en train de perdre de vue votre couple. Par exemple, une difficulté insurmontable à vous séparer de votre enfant le temps d’une soirée doit vous mettre la puce à l’oreille et vous inciter à réévaluer les places respectives de votre enfant et de votre couple dans le foyer.
– Posez-vous les bonnes questions, et sachez lire entre les lignes de vos attitudes. Demandez-vous par exemple ce que vous redoutez en vous retrouvant à nouveau tous les deux ? Qu’avez-vous peur de vous dire ? Quelles conversations cherchez-vous à éviter en ne parlant que de votre enfant ?