SÉDUIRE EN PRÉSERVANT LE MYSTÈRE

On ne met pas son âme à nu devant le premier venu. Logique : il faut lui donner envie de la découvrir.

Règle numéro 1 de l’effeuillage : on révèle peu à peu.

La stratégie ? Plutôt que de parler de tout et de rien, et de déballer notre vie à la face de notre victime, on opte pour la tactique des morceaux choisis. « Il faut choisir une expérience forte, parler d’un évènement qui nous a profondément touchée, conseille Florence Escaravage. Parce que c’est ce qui fait sens, ce qui est vrai et nous révèle. »

Que ce soit la perte de notre chat Ronron lorsqu’on avait 5 ans, de la dernière engueulade au bureau entre deux collègues qui nous a toute retournée ou de notre passion pour Edward Hopper, on y va !

Donnant-donnant, l’autre embraie. Alors on sait se taire. Et refermer délicatement le beau livre. Pour connaître la suite, il attendra.

« Ce qui m’excite le plus chez une femme que je ne connais pas encore, c’est tout ce qu’elle ne me dit pas, confie Olivier, 37 ans. Je n’oublierai jamais comment Tatiana, avec qui j’ai vécu pendant cinq ans, m’a littéralement envoûté avec son art de parler très librement en laissant toujours planer un doute, une ambiguïté, un mystère… Au bout de quelques mois j’avais fini par m’imaginer dur comme fer que c’était une espionne (roumaine). J’avoue que ça m’excitait carrément. J’ai dû finir par me rendre à l’évidence : c’était du pur fantasme. Mais aujourd’hui encore il m’arrive de me demander si, finalement… Et ça me fait encore de l’effet !»

Moralité

On se raconte avec vérité mais parcimonie. On donne envie d’en savoir plus. Shéhérazade n’avait pas trouvé mieux.