« JE N’AI NI À ME JUSTIFIER NI À ARGUMENTER »
« J’ai 34 ans, je travaille, je suis en couple et bien dans ma peau. Je m’épanouis dans mon job et ma vie amoureuse mais avoir un enfant ne fait pas partie de mes envies. Et cela, depuis longtemps. J’ai demandé plusieurs fois à des gynécologues d’avoir accès à la contraception définitive mais plusieurs m’ont rétorqué que « j’étais encore jeune et que je pouvais changer d’avis ».
Sauf que j’assume totalement ce qui est pour moi un choix. Je n’ai ni à me justifier ni à argumenter pour défendre ma position. Pour moi, il est évident que la maternité n’est pas une obligation pour se réaliser personnellement. Même si la société nous incite à penser le contraire… »
Audrey
« NOUS AVONS CHOISI L’IVG »
« Mon mari et moi avons voulu des enfants, mais ça n’a pas marché. Quelques années de procréation médicalement assistée et plusieurs fausses couches plus tard, nous avons choisi de lancer une procédure d’adoption. Durant la période précédant l’obtention de l’agrément, les parents potentiels sont examinés à la loupe par des psychologues et assistantes sociales du conseil général. Elles nous ont posé de vraies bonnes questions, qui nous ont fait réfléchir sur nos envies, nos futures façons de faire etc. L’idée faisait son chemin tout doucement.
Une fois l’agrément obtenu, nous avons continué un tout petit peu notre route : découragement et finances sont devenus les maîtres mots ! Découragement parce qu’en France, il faut s’accrocher pour se voir remettre un enfant né sous X. Finances parce que les premiers courriers venant d’associations d’adoption à l’étranger nous ont parlé d’argent en premier, nous avions l’impression d’acheter un enfant !
Nous avons décidé à ce moment de tout arrêter. Nous avons fait le choix à ce moment de ne pas avoir d’enfant. Et puis quelques années plus tard, je suis tombée enceinte. Nous avons choisi l’IVG. Pour nous, la décision était prise et nous ne pouvions plus revenir en arrière. Au final, pourquoi ce choix ? Cette liberté ! Nous gérons nos vies comme nous l’entendons, nous n’avons pas de contraintes et que c’est bon ! De nature angoissée, je me suis rendu compte que faire ce choix m’a ôté un vrai gros stress. »
Amélie
« MA MÈRE A PLEURÉ »
« Quand j’ai annoncé à ma mère que je ne voulais pas d’enfant, elle a pleuré. Quand j’en ai parlé à certaines amies, elles m’ont taxée d’ »égoïste ». On m’a aussi dit que je n’avais pas encore rencontré « l’homme qui me ferait changer d’avis ». Sauf que je ne fais pas ici un caprice, la maternité étant justement pour moi un choix trop engageant pour l’avenir. J’ai misé énormément de choses sur ma carrière professionnelle et être mère me paraît incompatible avec mon job. Je ne ressens pas ce fameux » instinct maternel ». Je suis indépendante, libre, et trouve mon épanouissement dans plein de choses : le travail, certes, mais aussi les voyages, la sexualité, la vie tout simplement. »
Nora