« Manger à sa faim », « écouter sa faim »… Si les choses étaient si simples, on ne serait pas autant à ne plus toujours ressentir l’effet de satiété en fin de repas. Nos conseils pour identifier un éventuel dysfonctionnement.

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Depuis sa parution en janvier, le livre Always hungry?* fait beaucoup parler de lui aux Etats-Unis. Son auteur, le Dr David Ludwig, est formel: l’excès de calories n’est pas le premier facteur de prise de poids. Les coupables seraient de mauvais choix alimentaires qui détraqueraient notre équilibre hormonal, nous enfermant alors dans le cercle de la faim. Alors que la nourriture n’a jamais été aussi abondante, qu’est-ce qui cloche dans nos assiettes pour que certains d’entre nous aient tout le temps faim? Nous avons posé la question à plusieurs nutritionnistes.

Le yoyo de la glycémie ou le cercle vicieux de la fringale

Du pain au petit-déjeuner, des pâtes à midi, un biscuit au goûter: nous avons grandi avec l’idée qu’il fallait des féculents à tous les repas pour être calé. Or notre culture -celle du pain notamment- et l’offre industrielle portent notre choix vers des féculents qui, loin de rassasier, attisent la faim. En cause: leur index glycémique.

Cet outil nutritionnel mesure la capacité d’un aliment à élever letaux de glucose dans le sang. Véritable curseur physiologique de l’énergie, la glycémie ne doit être ni trop élevée, ni trop faible. Et c’est l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas, qui y veille en ajustant sans cesse sa sécrétion pour maintenir la glycémie à un niveau stable.

Or l’alimentation actuelle regorge de glucides à index glycémique (IG) élevé -céréales raffinées, pain blanc, produits avec sucres ajoutés- qui font grimper vite et fortement la glycémie. S’en suit un pic d’insuline… laquelle retire alors trop de sucre dans le sang. « Après être montée très haut, la glycémie chute brutalement en dessous de son niveau de base, provoquant un état d’hypoglycémie. On se sent affamé et on se met à manger », explique Angélique Houlbert, diététicienne-nutritionniste. Pour peu que l’on consomme de nouveau un aliment à IG élevé, on entre vite dans le cercle vicieux pic d’insuline-hypoglycémie-fringale.