Pourquoi n’est-il jamais à la hauteur ? Parce qu’il laisse traîner ses affaires, se laisse aller ?

Ce laisser-aller, en effet, est relativement nouveau. Aujourd’hui, pour beaucoup d’entre nous, le couple est un lieu de réconfort. Rentrer chez soi après les pressions de la journée, c’est ne plus être sous le regard des autres et pouvoir se relâcher. Les hommes ont tendance à utiliser le couple comme cela. Et cette tendance peut aller jusqu’à la régression. L’agacement féminin ne concerne pas tant le relâchement que le laisser-aller envahissant qui, d’ailleurs, met en péril la séduction. Pour l’homme, à quoi sert le couple si ce n’est pas le lieu où l’on peut se « lâcher » ? Tout n’est pas « conjugalisé » dans le couple : nous avons besoin de moments et d’espaces de respiration personnelle. Mais il y a un réglage de distance à faire. La question étant : jusqu’où peut-on aller pour son propre bien-être ?

Les causes d’agacement changent-elles au fil du temps ?

De petites choses que l’on avait vues du coin de l’œil au début vont par la suite se cristalliser. Cela peut durer cinq ans, dix ans, vingt ans. Avec l’arrivée des enfants, certains agacements vont disparaître et d’autres s’amplifier. Il y a l’exemple à donner aux enfants, qui interdit certaines habitudes de désordre ou de paresse, par exemple.

A la retraite, avec le renforcement du face-à-face, les gestes de l’autre, marqueurs de sa différence, vont rester les mêmes mais seront ressentis plus intensément. Cela fait trente ans que Paul déforme ses poches avec des objets, mais tout à coup, pour sa femme, ça devient insupportable, elle ne voit plus que cela.