Vous voulez dire qu’il est parfois plus tentant d’agacer l’autre que de faire des concessions ?

Aujourd’hui, on a envie d’être dans la modernité, la tolérance, le partage des tâches domestiques, pas dans des rôles à l’ancienne. Mais la modernité n’est pas si simple à construire et, bien souvent, les rôles de dominant-dominé refont surface. « Faire des concessions » : l’expression est trop faible. En réalité, il s’agit de changer au plus profond de soi. Donc de travailler sur soi. Pour traiter l’agacement, soit on entre en guerre contre l’autre, soit on entre en guerre contre soi-même, ce qui est sans doute la seule manière de pouvoir revenir dans la socialisation conjugale.

L’agacement peut-il tuer l’amour ?

C’est le bon côté de la chose : il fonctionne par séquences. C’est le coup de foudre à l’envers. Le coup de gueule qui va permettre d’exprimer ce que l’on n’a pas dit. Puis on a envie de revenir dans le couple. Après la crise, il y aura des retrouvailles chaleureuses. Mais uniquement pour les femmes et les hommes qui gardent un œil sur ces agacements et s’efforcent de les faire disparaître. Car ceux que l’on nie obstinément, ceux dont on ne parle jamais, peuvent tuer l’amour.

Les idées clés

Deux personnalités. Chacun arrive à l’âge adulte avec ses valeurs, ses habitudes et ses automatismes structurés par son histoire personnelle.

Une rencontre. Des différences existent, mais parce que l’envie de fusionner l’emporte, chacun s’emploie à les refouler : peu à peu, une culture commune se met en place.

Un couple. Des agacements émergent, preuve que le couple est vivant et en constante mutation. Ils évoluent avec la relation.